Retour du Débat sur l’articulation
privé / public
Objectif à l’issu de
cette discussion : une production écrite partagée + une action
concrète préconisée et idéalement à mettre en place.
I. Introduction.
I. Introduction.
Tour de
table sur la compréhension de chacun de ce que peuvent recouvrir les termes
« privé » et « public ». A quoi peuvent-ils se
rapporter ?
Définitions (Larousse
et Wikipédia) :
Privé :
Qui est particulier à une personne, et qui est fait par des citoyens comme
individus, sans intervention des pouvoirs publics. Il s'oppose dans ces sens à
public.
Public :
Qui est commun, à l’usage de tous, accessible à tous. Relatif à une
collectivité par opposition à privé.
Pistes et
enjeux ? Dans quelles situations ces notions jouent-elles un rôle ?
II.
La distinction construite de deux sphères
Ces deux
espaces existent-ils à l’état de nature ? Pourquoi la société en a-t-elle
eu besoin ? Qu’est ce qui l’anime si fortement à maintenir cette
distinction ?
III.
Les effets de cette séparation dans le réel
Y a-t-il une
véritable séparation nette et franche ? Quels aspects positifs peuvent
entrainer la distinction ? Sur quels points celle-ci doit-elle être plus
malléable ?
IV.
La recherche d’une articulation bénéfique
Comment le
public peut-il apporter au privé et le privé au public ? Comment nourrir
au mieux l’individu de cette articulation privé/public ? Quels changements
peuvent s’opérer ?
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Ces
soirées débats s’inscrivent dans le cadre de cycles de réflexion à mettre en
parallèle avec le principe d'éducation populaire.
Pour reprendre les grandes lignes, l'éducation
populaire c'est :- Un courant d'idées qui milite pour le développement de chaque personne (individuel) et communautaire (développement social) dans un quartier, une ville ou un groupe d'appartenance, religion, origine géographique, lieu d'habitation, etc. afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver sa place dans la société.
- C'est une éducation qui reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique, elle reconnaît aussi la culture dite populaire
- Cette éducation est perçue comme l'occasion de développer ses capacités à vivre ensemble : confronter ses idées, partager une vie de groupe, s'exprimer en public, écouter, etc.
Il y a une proposition de 9 cycles, totalement évolutive si d'autres suggestions viennent l'abonder. Ils tourneraient autour de cette logique du lien qu'entretient l'individu avec les ensembles auxquels il appartient et qui souvent le dépassent. L'enjeu serait alors de comprendre ce qui nous agit pour parvenir à exister de manière épanouissante face à ces mécanismes, et même en accord et avec la force de ces mécanismes.
- L'individu au cœur de l'économie
- L'individu dans la nature
- L'individu dans l'histoire
- L'individu dans la ville
- L'individu en société
- L'individu et la/le politique
- L'individu et l'art/la culture
- L'individu et les autres individus
- L'individu face à lui-même
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Présentation de l'évènement au départ
La question de l'articulation entre la sphère privée et la sphère publique peut se retrouver dans un grand nombre de domaines. Dans l'opposition, par exemple, qui est souvent faite entre la fonction publique et les entrepreneurs privés, dans les pratiques culturelles qui interrogent souvent en termes de laïcité, dans la séparation vie publique/vie privée. Aussi dans chacune de nos croyances, de nos convictions : relèvent-elles de quelque chose d'ouvertement partagé ou bien cela me regarde-t-il seulement d'un point de vue personnel? C'est également au sein même de l'action de notre association que s'est posée cette problématique.
Les positionnements à ce sujet sont loin d'être anodins. Ils rendent compte des mécanismes sociétaux à l’œuvre et du sens qui est donné à l'évolution à venir du vivre-ensemble. C'est pour cela qu'au-delà de penser les deux sphères comme séparées, c'est leurs rapports qu'il est décisif de décrypter.
A nous de construire ensemble ce qui pourra être le fil rouge de notre discussion, n'hésitez donc pas à faire vos propositions d'approche, et également à partager des liens si vous tombez sur des choses qui traite de tout ça.
Un autre angle du privée/public: distinction entre l'usage public et l'usage privé de la raison.
RépondreSupprimerExtrait de Kant, Qu'est-ce que les lumières ?
« Or, pour ces lumières, il n’est rien requis d’autre que la liberté ; et à vrai dire la liberté la plus inoffensive de tout ce qui peut porter ce nom, à savoir celle de faire un usage public de sa raison dans tous les domaines. Mais j’entends présentement crier de tous côtés : « Ne raisonnez pas »! L’officier dit :« Ne raisonnez pas, exécutez ! » Le financier : (le percepteur) « Ne raisonnez pas, payez! » Le prêtre : « Ne raisonnez pas, croyez : » (Il n’y a qu’un seul maître au monde qui dise « Raisonnez autant que vous voudrez et sur tout ce que vous voudrez, mais obéissez ! ») Il y a partout limitation de la liberté. Mais quelle limitation est contraire aux lumières ? Laquelle ne l’est pas, et, au contraire lui est avantageuse ?
- Je réponds : l’usage public de notre propre raison doit toujours être libre, et lui seul peut amener les lumières parmi les hommes ; mais son usage privé peut être très sévèrement limité, sans pour cela empêcher sensiblement le progrès des lumières. J’entends par usage public de notre propre raison celui que l’on en fait comme savant devant l’ensemble du public qui lit. J’appelle usage privé celui qu’on a le droit de faire de sa raison dans un poste civil ou une fonction déterminée qui vous sont confiés. Or il y a pour maintes affaires qui concourent à l’intérêt de la communauté un certain mécanisme qui est nécessaire et par le moyen duquel quelques membres de la communauté doivent se comporter passivement afin d’être tournés, par le gouvernement, grâce à une unanimité artificielle, vers des fins publiques ou du moins pour être empêchés de détruire ces fins. Là il n’est donc pas permis de raisonner ; il s’agit d’obéir. Mais, qu’une pièce (élément) de la machine se présente en même temps comme membre d’une communauté, et même de la société civile universelle, en qualité de savant, qui, en s’appuyant sur son propre entendement, s’adresse à un public par des écrits : il peut en tout cas raisonner, sans qu’en pâtissent les affaires auxquelles il est préposé partiellement en tant que membre passif.
Il serait très dangereux qu’un officier à qui un ordre a été donné par son supérieur, voulût raisonner dans son service sur l’opportunité ou l’utilité de cet ordre ; il doit obéir. Mais si l’on veut être juste, il ne peut lui être défendu, en tant que savant, de faire des remarques sur les fautes en service de guerre et de les soumettre à son public pour qu’il les juge. Le citoyen ne peut refuser de payer les impôts qui lui sont assignés : même une critique impertinente de ces charges, s’il doit les supporter, peut être punie en tant que scandale (qui pourrait occasionner des désobéissances généralisées). Cette réserve faite, le même individu n’ira pas à l’encontre des devoirs d’un citoyen, s’il s’exprime comme savant, publiquement, sa façon de voir contre la maladresse ou même l’injustice de telles impositions. »